de Benjamin Fogel.

2058 ? Il semblerait. Mais d’où vient, pourtant, que ce futur se montre si réticent à ce que nous le saisissions comme tel ? C’est qu’il suffit — mais justement cela réclame un talent fou — à l’auteur de déplacer d’un rien ou presque les curseurs de nos obsessions contemporaines pour que l’on se retrouve projeté dans un univers irréductiblement étrange et qui cependant semble émaner du présent le plus familier. Le plaisir de lecture est intense comme le flux des questions qui jaillissent ligne après ligne. Et je l’affirme en toute transparence : l’élégance selon Benjamin Fogel consiste à épargner au lecteur le ridicule de se croire plus malin que le livre qu’il a sous les yeux (inutile d’insister, je n’en dirai pas plus !).

Gilles

Et puis, c’est arrivé. Par petites touches d’abord : des connexions à des sites étatiques requérant des niveaux d’identification renforcée, de nouvelles obligations légales imposant plus de transparence. […] Tout le monde se pressait pour prouver qu’il était bien lui-même […].