de Valeria Luiselli.

Une enquête qui mêle une histoire intime et familiale, à celle, beaucoup plus large, de la dévastatrice politique anti-migratoire aux Etats Unis. Au delà du document-fiction, passionnant, ce qui marque tout particulièrement, c’est l’écriture incroyable de Valéria Luiselli : sa capacité à décrire les sentiments, la vie qui passe, les relations intra familiales, ce «flow» existentiel si délicat à retranscrire…c’est un véritable tour de force que d’y parvenir avec autant de fluidité et de justesse. Bluffant. À la fois road-movie familial, enquête sociologique et critique virulente de l’Amérique de Trump devenue schizophrène, Archives des enfants perdus est une très belle découverte.

Les éditions de l’Olivier excellent décidément dans ce domaine : ce beau roman américain rappelle d’autres titres du catalogue, tel que Les Enfants du Bronx, témoignage puissant de Adrian Nicole Leblanc, jeune journaliste de 25 ans, qui découvrira la vie du ghetto dans le cadre du suivi d’un procès, et qui terminera ce reportage après une immersion de 12 années dans le Bronx. Ou encore Push de Sapphire, inoubliable héroïne perdue du film Precious, tiré du livre. Elle est noire, illettrée, déscolarisée, séropositive, elle a 16 ans. C’est l’auteure du livre.

A propos des Enfants du Bronx :


« Certains livres vous marquent de façon si intime, si puissante, qu’on voudrait voir le monde entier
s’émerveiller tout en rêvant de les garder encore un peu pour soi tout seul. (…) En tout cas, vous qui
n’avez pas encore commencé ce livre, vous avez beaucoup de chance : vous ne le savez pas encore, mais
vous venez de gagner une deuxième vie. »

Florence Aubenas

Clarisse

Valeria Luiselli, Archives des enfants perdus, éd. de l’Olivier, 2019.