de Sergueï Lebedev.

L’auteur nous emmène dans les mémoires de l’URSS et la Russie. Et il le fait d’une manière très originale. À partir d’une histoire familiale un peu banale, dont la mémoire est conservée par le journal de sa grand-mère, le héros part dans une quête familiale : jusque-là, rien que de très normal. Mais, de fil en aiguille, il devient un spécialiste en recherches familiales et en fait son gagne pain. Car les disparitions (politiques) en tout genre ont été monnaie courante en URSS. Mais dans les années 90, Eltsine arrive au pouvoir, dans une période de forte instabilité où la nostalgie mêlée aux peurs du communisme revient en force.
Le héros se trouve pris malgré lui, et avec ou à cause de son amie, il navigue tant bien que mal dans les méandres paranoïaques des organismes de sécurité russes. C’est un roman excellent dans la mesure où l’auteur ne se lance pas dans LA grande fresque historique de cette époque. La réalité, à défaut de vérité, est vue au travers de la lorgnette d’un seul individu qui perd pied petit à petit dans l’Histoire, dont il côtoie quelques personnages. Le héros conduit finalement le lecteur à douter de tout. Si le début, très familial, se lit un peu trop tranquillement, le développement s’accélère et finit dans une intensité qui prend le lecteur et ne le lâche qu’à la fin.